Bulletin n°76

mercredi 10 juin 2020

EDITORIAL

La grande affaire du moment est bien sûr la situation sanitaire qui a donné lieu au confinement généralisé et au gel de toutes les manifestations culturelles. Parmi celles-ci figurent plusieurs événements inscrits à l’agenda de notre Association, comme la Journée Perec prévue à la Sorbonne le 6 juin et reportée à l’année 2021.

Cependant, cette actualité a eu aussi un impact positif sur la vie perecquienne. Le confinement a donné lieu à un changement d’existence, à la mise en avant d’activités
différentes. Emmanuel Macron l’a dit dans son discours du 16 mars dernier : « Lisez.
Retrouvez aussi ce sens de l’essentiel. Je pense que c’est important dans les moments que nous vivons. La culture, l’éducation, le sens des choses est important. »
Lire, d’accord, mais que lire ? Du Perec, bien sûr. Des quotidiens, des magazines, des sites internet se sont mis à conseiller des lectures de confinement. Il était rare, dans les listes établies, de ne pas trouver un titre de Perec : Un homme qui dort, bien sûr, et son récit de confinement volontaire, mais aussi La Vie mode d’emploi et son immeuble dont les habitants « se barricadent dans leurs parties privatives », comme le rappelait Denis Cosnard dans la liste établie par Le Monde. On a redécouvert aussi, en restant chez soi, le sens de l’observation, le spectacle de la rue, même déserte, et ce sont alors les expériences de Perec place Saint-Sulpice et au carrefour Mabillon qui ont été évoquées, parfois copiées. Restreint, contraint, limité, l’espace, préoccupation perecquienne par excellence, est devenu matière à réflexion pour Laure Adler dans son émission de radio et pour bien d’autres sur d’autres supports.

Ainsi, Perec a été mentionné, invoqué, pastiché, lu, cité et conseillé un peu partout.
Faire le relevé de toutes ces apparitions s’est vite révélé impossible. Ce Bulletin n’en
est pas moins conséquent avec les comptes rendus de l’Assemblée générale et deux
contributions dues à Christian Ramette et à Marianne Fabre. Il ne nous reste plus qu’à
suivre l’injonction présidentielle : lisons...

Philippe Didion