Bulletin n° 20
mardi 10 décembre 1991
ÉDITORIAL
L’année 1992 sera d’abord celle d’un triste anniversaire, puisque cela fera 10 ans en mars que Georges Perec a disparu. Sa commémoration donnera lieu à plusieurs manifestations : la Vidéothèque de la Ville de Paris organisera une rétrospective des films et documents audio-visuels de, avec et sur Georges Perec, les 6, 7 et 8 mars ; à Montreuil, Elisabeth Drogoz souhaite réunir des oeuvres et des témoignages autour du thème "Georges Perec et ses amis peintres" ; enfin, l’Association a été sollicitée par la BPI du Centre Georges Pompidou pour organiser une exposition — affaire à suivre.
En même temps que l’homme et l’oeuvre feront l’objet d’une consécration institutionnelle, le submersible "Perec avant Perec" semble enfin émerger, ne serait-ce que par petits bouts : nous avons eu l’occasion, dans le dernier bulletin, de signaler la réapparition d’une oeuvre "de jeunesse", L’Attentat de Sarajevo — "grâce aux efforts de David Bellos", comme l’écrivait le journal Le Monde. Depuis, le même David Bellos a retrouvé une version d’un autre texte de cette époque, Le Condottiere.
Enfin, Robert Bober est en train de réaliser un hommage extraordinaire et émouvant à la mémoire de son ami et co-auteur des Récits d’Ellis Island : à l’issue d’un patient travail d’archéologue dans des archives photographiques, il a réuni plus de 500 clichés de la rue Vilin (dues à Willy Ronis, Robert Doisneau, mais aussi à beaucoup d’inconnus) entre 1936 et 1982, date à laquelle les dernières maisons encore debout ont été abattues, peu après la mort de Georges Perec. Cette évocation, prolongement posthume, de Lieux en quelque sorte, sera diffusée sur LA SEPT d’ici à quelques mois.
H. H.