Bulletin n° 48
samedi 10 juin 2006
ÉDITORIAL
Chers amis,
Le séminaire Georges Perec a vingt ans. « De décembre 1986 à juin 1987, un samedi par mois, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées à Jussieu dans la bibliothèque Pierre-Albouy de l’UFR Sciences des Textes et Documents » écrivaient Marcel Bénabou et Jean-Yves Pouilloux, qui en furent les premiers animateurs, dans les Cahiers Georges Perec n°2 consacrés justement aux travaux réalisés au cours de ce premier séminaire sur W ou le souvenir d’enfance.
Vingt ans après, sur les 114 personnes ( ! ) qui ont participé à cette première saison, certaines fréquentent toujours le rendez-vous mensuel de façon régulière ou épisodique : Marcel Bénabou, Paulette Perec, Bernard Magné, Bianca Lamblin, David Bellos, Christian Ramette, Mireille Ribière, Eric Beaumatin et d’autres. Au-delà des personnes, le principe et l’esprit sont restés les mêmes : la rencontre, autour d’un intervenant venu présenter un aspect de l’œuvre de Perec, des amateurs, spécialistes ou non, suivie d’une discussion où abondent analyses, commentaires et témoignages. Au fil des années s’est constitué un réseau dense de convivialité, d’amitié et de connivence qui n’a guère d’équivalent dans le monde littéraire. Mieux, le séminaire Perec est devenu un personnage de roman, chez Roland Brasseur dont Le cinquante quatrième jour relate une séance animée, et chez Raphaël Meltz qui, dans Mallarmé et moi, s’attarde sur un certain « groupe de schizoïdes soignés dans divers hôpitaux de Paris, qui ont pour point commun d’être passionnés par Georges Perec » et qui se réunissent « dans la bibliothèque Pierre-Albouy de l’université de Jussieu à intervalles réguliers, le samedi matin ».
Vingt ans après, s’il ne rencontre aucune difficulté à remplir son programme annuel, le séminaire souffre d’une baisse de fréquentation. Une réflexion a été engagée sur un éventuel changement de formule au cours de l’Assemblée Générale de l’Association dont on lira un compte rendu à la fin de ce Bulletin.
Philippe Didion