Bulletin n°78

mercredi 23 juin 2021

EDITORIAL

Les vicissitudes n’ont pas fait défaut dans l’histoire des Cahiers Georges Perec (dont le premier volume parut en 1985, voici donc 36 ans) puisqu’en sept premières livraisons il ne connut pas moins de 5 éditeurs différents. Depuis le volume 7 (paru en 2003) et jusqu’au 13 (paru voici deux ans), la situation avait semblé se stabiliser sinon même connaître une relative sécurité puisqu’une collaboration continue s’était établie de manière satisfaisante avec les éditions du Castor astral. Des modifications récentes dans la politique du Centre National du Livre, grâce aux subventions duquel de nombreuses revues survivaient, sont cependant venues infléchir une nouvelle fois l’histoire de notre revue. Déjà, le CNL ayant refusé de subventionner le numéro 13 (ses priorités excluant désormais les « petites » revues), le Castor astral avait dû assumer seul les frais d’impression et de diffusion, puis, en dépit du relatif succès de ce volume consacré à La Disparition, décidé de mettre fin à sa collaboration avec nous. Nous avons alors débattu, en CA et en AG de l’AGP, de la meilleure façon de sauver notre revue, le maintien d’une parution papier étant finalement jugé préférable à une mue électronique. C’est finalement grâce à la mise au point d’un nouveau modèle de co-édition entre l’AGP et les éditions des Venterniers (dont la jeune responsable, Élise Bétremieux, avait participé activement à l’élaboration du volume 13 et manifesté son intérêt pour notre publication), que nous avons pu respecter cet objectif et mener à bien la parution du volume 14, intitulé Perec, l’oeuvre-monde et consacré à la dimension internationale de notre auteur. Au moment où vous lirez ces lignes, il sera paru (depuis le 25 mai) et disponible dans toutes les bonnes librairies, mais pour en asseoir la viabilité, nous avons fait appel à nos membres (ainsi, plus largement, qu’à l’annuaire perecquien) à l’occasion d’une opération de souscription dont le succès nous a bien vite obligés… à la clôturer (puisque les tirages numérotés et signés d’un dessin d’Étienne Lécroart qui en étaient la gratification ont été assez vite épuisés sans possibilité de retirage, bien évidemment !). Grâce à vous, adhérent(e)s fidèles de l’AGP, et au cercle plus large des perecquien(ne)s, nous sommes donc d’ores et déjà en passe de réussir la première étape de notre pari, d’autres nous attendant à l’occasion de la parution de futurs numéros. Mais du moins disposons-nous désormais d’une solution qui assure notre indépendance et nous permet d’entreprendre avec un raisonnable optimisme. De surcroît, pour améliorer le fonctionnement de ces nouveaux Cahiers Georges Perec, nous les avons confiés à une directrice de publication, Cécile De Bary, qui aura désormais la tâche d’en animer la vie rédactionnelle. Un prochain volume, qui sera le quinzième, est en gestation, qui portera sur les « sonographies » perecquiennes, soit les rapports de Perec au monde du son – entendu dans un sens large.
Tout ceci ne se serait pas fait sans vous. Une nouvelle fois, nous vous en remercions vivement et chaleureusement.

Jean-Luc Joly